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Les chroniques ovines

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A destination des éleveurs, cette rubrique a pour but de donner des conseils de saison, mais aussi des informations économiques et de marché. Les chroniques sont réalisées en partenariat avec Laurence SAGOT de l’institut de l’Elevage / CIIRPO.
Leur parution est hebdomadaire.

Un outil pour calculer ses besoins en bâtiments

Vous souhaitez aménager une bergerie ou en faire construire une neuve ? Un groupe de techniciens ovins a mis au point un outil personnalisé pour vous aider à calculer les surfaces d’aires paillées et longueur d’auges dont vous avez besoin. Pour cela, il suffit de se connecter à la page WEB EquipInnovin. Vous choisissez alors s’il s’agit d’une bergerie pour loger tous les types d’animaux ou bien spécifiquement aménagée à la finition des agneaux sevrés. Dans le premier cas, quelques informations par lots de lutte sont à ajouter. Vous y ajouterez les dates d’entrée en bergerie et de sortie pour les lots d’agnelles de renouvellement, d’agneaux, de béliers et de réformes. Vos besoins de longueur d’auges et de surface d’aire paillée sont instantanément calculés par quinzaine. Ces données restent indicatives et nécessitent d'être affinées pour réaliser votre projet. L’outil est en cours de construction pour les ovins laitiers.

 

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire

Le plantain, à semer en mélange

Le plantain s’implante dans tous les types de sol. Son taux de matières azotées totales est équivalent à celui d’une prairie naturelle de plaine ou d’un RGA au stade début épiaison (140 g par kg de matière sèche). Cependant, il ne faut pas compter sur ses effets antiparasitaires contre les strongles digestifs. La pérennité du plantain est de l’ordre de 3 à 4 ans. S’il est essentiellement valorisé sous forme de pâturage, la récolte reste possible avec les mêmes précautions qu’une prairie riche en légumineuses pour récolter les feuilles.

 

Limiter le salissement

À l’exception de zones à l’évidence peu adaptées à sa culture, le rendement du plantain semé en pure avec une dose de semis de 12 kg par ha varie pratiquement du simple au double selon la zone et la variété. Le mélange avec une ou plusieurs légumineuses adaptées au territoire (luzerne, sainfoin, trèfle blanc, trèfle violet, lotier) et éventuellement une graminée se traduit par une augmentation du rendement annuel suivant l’année du semis de 20%. D’autre part, le plantain étant peu agressif vis-à-vis des adventices, l’association avec d’autres espèces limite le salissement. Pour en savoir plus et retrouvez des exemples de mélanges, « le plantain, en mélange et sur tous les types de sol » sur ciirpo.idele.fr.

 

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire

Le premier cycle de luzerne en enrubannage

L’enrubannage de légumineuses répond aux mêmes exigences que celui de graminées en matière de qualités de conservation. Afin d’éviter les problèmes sanitaires, de type listériose, elles sont les suivantes : absence de taupinière dans les prairies et de trous dans les bâches lors de la conservation, taux de matière sèche supérieur à 40 %. Les enrubannages de luzerne s’affranchissent d’apport de concentré azoté dans la ration des brebis et même des agneaux. Une céréale suffit. Ce type de stocks est à réserver aux animaux à forts besoins azotés, en particulier les brebis allaitantes. Par exemple, celles avec un agneau sont complémentées en début de lactation avec 500 g de céréale (ou 600 g d’avoine) par jour associés à un aliment minéral. Cela suppose toutefois qu’un maximum de feuilles ait été récoltée, les protéines y étant concentrées. En fin de gestation, il est conseillé de rationner le fourrage à 1 kg de matière sèche par brebis et par jour avec foin ou paille à disposition à volonté. De plus, limiter l’accès aux jeunes agneaux peut s’avérer nécessaire car l’ingestion de brins d’enrubannage par des agneaux de moins de 2 mois entraîne des problèmes digestifs. Une fiche technique est disponible sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr : « Du fourrage de légumineuses pures en lactation : foin, enrubannage »

 

CP : CIIRPO

 

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire

Un passage canadien pour faciliter la circulation

Le passage canadien peut être en bois ou en métal s’il est destiné aux véhicules légers. Il n’est pas obligatoire que les éléments soient de section circulaire, ni qu’ils puissent tourner autour de leur axe. Il est en revanche essentiel de réaliser un écartement suffisant entre les éléments (8 à 10 cm) afin que les animaux n’y posent pas leurs pattes. La distance minimum entre la première et la dernière traverse doit au moins atteindre 1,7 m afin que les animaux ne sautent pas cet obstacle. Par peur du vide, les brebis ne franchissent pas la claire voie posée sur une fosse d’au moins 50 cm de profondeur.

Un fond de fosse bétonnée ou sur terre battue

Pour permettre l’écoulement des eaux, il convient de prévoir une pente faible de la fosse (6%), évacuée ensuite par une buse ou un drain. En matière de localisation, il est préférable de poser un passage canadien en dérivation du chemin principal et de conserver le chemin initial pour les animaux. Et il vaut mieux éviter de le placer sur un chemin en pente. Enfin, le curage de la fosse est indispensable si elle est en terre battue. La solidité de l’équipement est à vérifier au minimum une fois par an.

Des plans de passages canadiens pour les véhicules et les piétons sont disponibles sur la page WEB EquipInnovin que vous trouverez sur les sites www.idele.fr et www.inn-ovin.fr

 

CP : CA 71

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire

Des feuilles au menu des brebis lorsque l’herbe manque

L’affouragement en feuilles est une pratique mise en œuvre en seconde partie d’été par les éleveurs. En effet, dans le cadre de la PAC, la taille des haies, arbres et bosquets est interdite entre le 16 mars et 15 août. En revanche, le prélèvement direct sur les haies de feuilles et de jeunes rameaux par les animaux pour leur alimentation n’est pas réglementé. La feuille est apportée en complément de foin à des brebis vides ou en milieu de gestation.

En complément de foin

Selon de récents résultats¹ sur trois espèces (érable champêtre, peuplier noir et noisetier), la teneur en matières azotées totales des feuilles est équivalente à celle d’un bon foin : 140 g par kg de matière sèche. De plus, ces teneurs sont relativement stables jusqu’à la fin de l’été. L’affouragement est réalisé chaque jour, en général en fin de matinée. La coupe est réalisée avec un retour sur les arbres tous les 3 à 5 ans. Pour en savoir plus, une fiche est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « la feuille : un complément de la ration estivale des brebis ». D’autres sont à venir.

¹ projet Climagrof 2 financé par le FNADT, l’agence nationale de cohésion des territoires, la région Nouvelle-Aquitaine et piloté par le CIIRPO

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire

Les bienfaits des prairies sur l’albédo

L’albédo est une notion peu connue mais qui n’est pas nouvelle. Il s’agit de la quantité de rayonnement solaire réfléchie par une surface. Sa valeur est comprise entre 0 et 1. Plus celle-ci est élevée, plus l'énergie repart d’où elle vient (l’espace) et moins il reste d’énergie (infrarouge, tourbillons d'air chaud) pour réchauffer l’atmosphère. Une valeur de 0 signifie que toute la lumière est absorbée. Un albédo de 1 correspond à une surface très blanche et fraîche, de la neige par exemple.

85 grille-pains par ha

La prairie possède un effet « refroidissant » sur le climat. Son albédo est supérieur à celui d’une grande culture. Selon les résultats d’une récente étude¹, la quantité d’énergie renvoyée en moyenne par rapport à un sol nu s’établit à - 8,5 W par m² de prairie. De façon imagée, c’est comme si on enlevait du réchauffement climatique l’équivalent à 85 grille-pains par hectare. Plusieurs facteurs entraînent la diminution de l’albédo avec par exemple le pâturage et la fauche, la dégradation de la prairie.

Pour en savoir plus, une fiche technique est disponible sur ciirpo.idele.fr et inn-ovin.fr : « L’albédo des prairies : un levier pour le climat ».

¹ Projet Albédo prairies piloté par Idele et financé par le CASDAR de 2020 à 2023

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire

Un guide pratique sur les boiteries

Ce guide qui récence les principales causes de boiteries des ovins est une mine d’informations. Pour chacune d’entre elles, vous y trouverez ses signes cliniques illustrés de nombreuses photos et schémas, ses causes et ses conséquences. Un chapitre spécial traite des traitements possibles et un autre des moyens de prévention pour chaque type de boiterie. Le fourchet ou mal blanc, le piétin, la maladie de la ligne blanche, les lésions par traumatisme, la « cerise », le panaris, les arthrites, la fourbure et autres causes de boiteries y sont abordés. Ce guide intitulé « Diagnostic et traitement des boiteries ovines » est disponible sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO) et Myriam Doucet (Idele)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire.

La troisième paupière, un signe de bonne santé

En cas de problème de santé sur un animal, l’examen de la couleur de la troisième paupière est l’un des premiers gestes à réaliser avec la prise de température. Pour faire ressortir la troisième paupière, il suffit d’écarter les paupières et d’appuyer légèrement de part et d’autre de l’œil, vers l’avant pour la paupière supérieure et vers l’arrière pour la paupière inférieure par exemple. Pierre Autef, vétérinaire praticien à Bellac (87) explique qu’un animal en bonne santé présente une troisième paupière de couleur rosée. « Si elle est blanche, la brebis ou l’agneau est anémié. Des parasites de types strongles de la caillette ou bien grande douve peuvent en être à l’origine, ainsi qu’une hémorragie. Une troisième paupière de couleur jaune est synonyme d’un trouble hépatique, une intoxication au cuivre par exemple. Lors d’infections diverses, la troisième paupière est rouge foncé. Enfin, parfois, lors d’asphyxie, insuffisance et détresse respiratoire, la troisième paupière prend une couleur grisâtre ». Pour en savoir plus, demander conseil à votre vétérinaire. Une vidéo est disponible sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr : « examiner les dents et la troisième paupière ».

CP : CIIRPO

 

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire

Sauver un nouveau-né avec du glucose

Un agneau tout juste né et refroidi, dont la langue est devenue froide, doit être réchauffé avec en plus, un apport de glucose avant de lui faire boire le colostrum. Deux modes d’injection sont alors possibles : sous cutanée et intrapéritonéale. Dans les deux cas, l’utilisation de seringues et d’aiguilles à usage unique se justifient car le petit agneau est sensible aux infections de toute sorte et à la douleur.

Mode d’emploi

Pour réaliser une injection intrapéritonéale, on repère la cavité abdominale avec le nombril au milieu. L’injection est réalisée dans le quart droit. Puis, on injecte doucement le produit réchauffé (15 à 20 ml pour le glucose). Ce type d’injection a pour avantage d’injecter d’importantes quantités de produit directement dans la cavité abdominale et ainsi de garantir une efficacité rapide et maximale. Attention, seul le glucose 5% convient en intra-péritonéale. Réserver le glucose 10 % aux injections en sous cutanée. Des vidéos et fiches techniques sur le sujet sont disponibles sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr : « les injections sur agneaux », « sonder un agneau ».

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Tourteaux fermiers : attention à la matière grasse

Les tourteaux fermiers de colza, de tournesol et de noix peuvent s’intégrer facilement dans la ration des brebis. Ils présentent toutefois un petit inconvénient : leur taux de matière grasse. Ce dernier est élevé. De plus, il reste soumis à d’importantes variations : de 10 à 30 %. Si le tourteau fermier dose moins de 20 % de matière grasse, cela ne pose pas de problème particulier pour les brebis. Le taux de matière grasse de la ration (fourrages + concentré) ne dépasse pas les 5 % recommandés pour les ruminants. Par exemple, équilibrer la ration à base de tourteau de colza fermier équivaut alors à en doubler la quantité par rapport au tourteau de soja sans pour autant diminuer la part de céréales. En revanche, si le tourteau est très gras, les quantités distribuées doivent être limitées à 500 g par brebis et par jour sous peine de problème sanitaire. Un dosage de la matière grasse par un laboratoire est peu onéreux. Une attention particulière doit être portée aux agneaux, y compris après le sevrage. Des taux de matière grasse supérieurs à 10 % entraînent des baisses notables de performances. Pour en savoir plus, une fiche technique est disponible sur ciirpo.idele.fr : « incorporer un tourteau gras dans un mélange fermier ».

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Evaluer le colostrum de vaches destiné aux agneaux

Les mesures réalisées sur les colostrums de vaches laitières montrent une très grande variabilité en matière de concentration en immunoglobulines, certains d’entre eux n’étant pas de qualité suffisante pour couvrir les besoins d’un agneau. Lors de la constitution d’un stock congelé pour complémenter les nouveaux nés, il est donc utile de vérifier la qualité de ce colostrum. Deux outils peuvent être utilisés. Le pèse colostrum, d’un coût de 30 € HT environ, se trouve dans les coopératives d’approvisionnement en matériel d’élevage. Son mode d’utilisation est simple, du même type que celui d’un pèse acide : la qualité du colostrum est estimée sur une échelle de concentration en immunoglobulines. Cet outil a été étalonné pour du colostrum de bovin à une température de 20°C. Si « le flotteur » se situe dans la graduation rouge, le colostrum affiche moins de 50 g d’IgG par litre et n’est pas à conserver. Le réfractomètre est d’un coût plus élevé : de 40 à 200 €. Une goutte de colostrum suffit et la lecture est immédiate. Pour en savoir plus : « De nouvelles références sur la qualité du colostrum » sur ciirpo.idele.fr.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire  

Compenser un manque de colostrum des brebis

Le colostrum fait office d’assurance vie pour le nouveau-né qui nait sans défense immunitaire.  Il prévient les pathologies infectieuses dans le jeune âge. Ce premier lait est également riche en matière grasse, d’où son aspect parfois crémeux. Il fournit à l’agneau l’énergie nécessaire à sa survie dans les premières heures de vie. Si la brebis n’a pas suffisamment de colostrum, plusieurs solutions alternatives sont possibles. La première, qui reste la plus efficace, consiste à traire une brebis du même lot qui a mis bas impérativement dans la demi-journée. En effet, neuf heures après la mise-bas, la concentration en immunoglobulines d’une brebis qui a été tétée par son ou ses agneaux est devenue trop faible. 

Des bouteilles de colostrum congelé

La constitution d’une banque de colostrum conservé au congélateur est la seconde solution. Le mieux en matière de protection reste le prélèvement de brebis du même élevage puis celui de vaches ou de chèvres de l’élevage et enfin de femelles de ces espèces dans un autre élevage. S’assurer dans le dernier cas du statut sanitaire de ces animaux (IBR négatif). De plus, peser le colostrum est également une sage précaution. Attention, la décongélation doit être effectuée au bain marie (le micro-ondes détruit les immunoglobulines). Enfin, il faut se référer à la posologie les compléments de colostrums actuellement commercialisés, en sachant que 12 à 24 g d’IgG (immunoglobulines de type G) sont nécessaires pour protéger un agneau. 

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Vitamines et minéraux : ne pas faire l’impass

Cet hiver, des cures de minéraux à deux moments stratégiques s’imposent : un mois avant l’agnelage puis en lactation et un mois avant la mise à la reproduction. Si les brebis sont à l’herbe sans concentré, le zinc, le manganèse, l’iode, le cobalt et le sélénium sont apportés par une pierre à lécher, un seau, ou éventuellement un bolus. Si les brebis sont en bergerie avec du concentré, opter pour un AMV (aliment minéral vitaminé) qui reste du meilleur rapport qualité/prix. Un composé minéral avec la composition suivante (hors vitamines qui sont indispensables) est adapté : zinc : 5 000 mg/kg (ou ppm) ; manganèse : 5 000 mg/kg ; iode : 80 mg/kg ; cobalt : 40 mg/kg ; sélénium : 25 mg/kg.

Des minéraux en cure

Pour des rations sans légumineuses (foin ou déshydratés), une formule de type 7/21/5 ou 6/24/5 pour le phosphore (premier chiffre), le calcium (second chiffre) et le magnésium (troisième chiffre) est à privilégier. Pour les rations avec luzerne, adopter des formules plus équilibrées de type 15/15/5. Une pierre de sel doit être disponible toute l’année (à l’herbe et en bergerie) pour les brebis, les béliers et les agneaux sevrés : le sel est nécessaire pour produire de la viande et du lait. Pour en savoir plus, une fiche technique est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « Quand et comment apporter les minéraux ? ».

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Les 6 mois qui conditionnent la carrière d’une agnelle

L’alimentation des agnelles est un compromis pour obtenir de jeunes femelles suffisamment lourdes à la mise à la reproduction tout en développant au mieux leur rumen. La première condition de réussite réside dans le choix de celles qui vont assurer le renouvellement du troupeau. Au sevrage, à 70/80 jours, la plus petite du lot doit peser 25 kg. Le rationnement du concentré est alors la règle d’or ! Si les croissances dépassent 170 g par jour, le tissu adipeux va prendre la place du tissu secréteur de la mamelle. La production laitière future sera ainsi réduite.

Rationner pour favoriser la consommation de fourrage

Le niveau de rationnement est de l’ordre de 600 g de concentré avec un foin de qualité moyenne pour des agnelles mises en lutte à 8/9 mois. Elles doivent avoir atteint les deux tiers de leur poids adulte, soit 47 kg pour des adultes de 70 kg. Au cours de la gestation puis de la lactation, la jeune brebis conserve des besoins de croissance. Il faudra veiller à les couvrir sous peine de pénaliser les prochaines lactations. Pour en savoir plus, une fiche technique est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « itinéraires d’une agnelle de renouvellement productive ».

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Bonne valeur alimentaire confirmée pour l’herbe d’hiver

L’herbe d’hiver affiche les mêmes teneurs en énergie et en azote qu’un aliment complet destiné aux agneaux de bergerie. Les mesures réalisées dans les essais en cours sur le pâturage des brebis sur des prairies bovines le confirment. En effet, les deux prairies permanentes pâturées en automne 2023 soit par des vaches allaitantes, soit par des génisses laitières titraient 0,9 UFL et 95 g de PDI par kg de matière sèche entre le 15 décembre et le 15 janvier. Un lot de 58 brebis a pâturé pendant 6 semaines les 8 ha disponibles. Ces résultats confirment les données disponibles. Malgré une pluviométrie très importante au cours du dernier trimestre (400 mm), la qualité est au rendez-vous-même si la pousse automnale reste modeste.  

CP : CIIRPO 

 

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Prévenir les maladies infectieuses chez les agneaux

La meilleure des préventions des maladies infectieuses reste la protection colostrale associée à une bonne l’ambiance dans les bergeries et aux règles d’hygiène. Des vaccins sont également commercialisés pour la plupart des pathologies.

Les pasteurelloses se développent dans les bergeries qui présentent des défauts de circulation d’air. Une bonne ventilation favorise en effet l’entrée d’air sans courant d’air au niveau des animaux puis sa sortie en éliminant l’ammoniac, l’eau et la poussière. La présence de moisissures au plafond ou sur les murs est le signe d’une mauvaise ventilation. La colibacillose peut prendre plusieurs formes : la septicémie (« agneau baveur »), l’agneau mou et la présence de diarrhées. Plus l’animal est jeune et plus la maladie est rapide. Le conseil du vétérinaire est indispensable pour mettre en place un traitement préventif ou curatif.
 

Une voie d’entrée pour l’arthrite

Les arthrites apparaissent le plus souvent sur des agneaux âgés de plus de 15 jours mais la contamination a eu lieu dans la première semaine. Le germe est entré par une plaie (nombril, trou d’oreille, queue) et s’est glissé dans une articulation par voie sanguine. La désinfection du nombril le plus tôt possible après la naissance et de la boucle avant sa pose sur une oreille sèche est une des principales mesures de prévention. Pour le nombril, les solutions iodées accélèrent le dessèchement du cordon. Pour les oreilles ou les boucles, de nombreux désinfectants sont utilisés en liquide ou en pommade.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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La remise en état des brebis

Au cours des six derniers mois, plusieurs évènements ont favorisé un manque de reprise d’état des brebis. La sécheresse estivale puis la trop faible repousse de l’herbe automnale n’ont pas permis aux femelles qui ont mis bas au printemps de reconstituer leurs réserves, en particulier dans les zones herbagères. La pression parasitaire a aussi accentué le phénomène. Si la proportion de brebis maigres est importante, il faut commencer par vérifier par coproscopies que les niveaux d’excrétion en parasites internes ne sont pas trop élevés. En complément des conseils de vos vétérinaires et techniciens, une fiche CIIRPO est disponible pour vous aider à interpréter les résultats : « Analyses coproscopiques : comment lire les résultats ? » sur ciirpo.idele.fr. 

Trier les brebis 

Lors du constat de gestation, il n’est pas trop tard pour remettre les brebis en état avant la mise-bas. Celles qui affichent une note d’état corporel inférieure à 3 (sur une échelle de 0 à 5, de très maigre à très grasse) sont alors triées. Une ration plus riche en énergie leur est distribuée : couverts végétaux ou herbe sans concentré ; foin avec 300 à 500 g de céréales… Enfin, il est préférable de rentrer les brebis avec une note d’état corporel inférieure à 2.  Du foin de qualité moyenne ou médiocre à volonté accompagné de 300 g de céréales leur permet de reprendre de l’état.
 

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Associer ovins et grandes cultures

L’association entre les grandes cultures et les brebis dans la même exploitation ou bien entre voisins est largement éprouvée. Par exemple, le pâturage des couverts végétaux est à la fois une source d’économie pour les grandes cultures et pour les brebis. Ces dernières valorisent également les luzernes et prairies de l’assolement. Le fumier remonte les taux d’humus et réduit l’usage et l’achat de fertilisants minéraux. En matière de travail, la complémentarité est assez simple à trouver avec des périodes d’agnelage bien callées.

De nouvelles références

Une journée technique à destination des éleveurs, des polyculteurs et des techniciens est organisée sur ce thème le 25 janvier à côté de Bourges à partir de 10 h. Les résultats d’une récente étude¹ sur une conduite « bas intrants » seront présentés avec des témoignages d’agriculteurs. Deux races de brebis, Romane et Berrichon de l’Indre ont été alimentées 10 mois par an au pâturage au cours de deux campagnes. Des mesures de bien-être animal ont également été réalisées à plusieurs saisons. L’après-midi, une visite des installations de l’INRAE de Bourges sera proposée. Pour vous inscrire et en savoir plus : laurence.sagot@idele.fr avant le 20 janvier ou bien ciirpo.idele rubrique « agenda ».

¹ étude pilotée par Bio Centre et financée par le conseil régional du Centre-Val de Loire.

CP : C Maitre (INRAE)

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Récupérer l’eau de pluie pour l’abreuvement des brebis

La récupération de l’eau de pluie impose de se poser la question de sa qualité chimique et bactériologique. Il est donc important de récupérer l’eau dans les meilleures conditions : toitures propres, gouttières nettoyées… L’eau se conserve avec peu de prolifération bactérienne si elle est stockée avec le moins de matière organique possible. En matière de décantation, l’idéal est de disposer d’un bassin de 20 % du volume de stockage final pour finir de clarifier les eaux récupérées. Mais dans la pratique, compte tenu des surfaces de toitures importantes, certains spécialistes proposent un volume de décanteur au moins égale au volume d’eau de pluie maximum sur un jour.

Stockage de l’eau

Quelle que soit le type de fosse (fosse béton, citerne souple, fosse géomembrane, fossé étanche, …), la capacité de stockage est définie par l’étude de faisabilité technique et économique. Un bon dispositif de stockage doit limiter les variations de température et l’exposition à la lumière (risque d’altération de la qualité de l’eau). Il n’y a pas de matériaux à privilégier mais le béton présente l’intérêt de neutraliser l’acidité de l’eau de pluie et de tendre à sa reminéralisation. Pour en savoir plus : « récupération d’eau de pluie en toiture pour des usages en élevage de ruminants » sur le site WEB de la chambre d’agriculture d’Occitanie.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Les gras colorés chez les agneaux

Plusieurs facteurs liés à l’animal le prédisposent au problème de coloration du gras, c’est à dire brun-rouge au lieu de blanc. Le sexe reste le premier critère de discrimination. Les mâles sont beaucoup plus sensibles que les femelles. La race est un critère pouvant favoriser l’apparition de défaut de couleur. Certaines races sont moins sensibles que d’autres, l’Ile de France par exemple. L’âge influence également la couleur du gras. Les agneaux « gris » ou dits « agneaux de report » abattus entre 8 et 10 mois présentent des gras plus colorés que les agneaux d’herbe abattus jeunes.

Rationner reste la solution la plus efficace 

Le mode d’alimentation des agneaux sevrés joue un rôle prépondérant sur la qualité du gras de couverture car celui-ci se dépose essentiellement pendant la phase de finition. Contrairement à une idée fréquemment répandue, le maïs grain ne produit pas de gras jaune. Distribuer les céréales entières est en revanche indispensable car le broyage ou l’aplatissage favorise l’apparition des défauts de coloration.Rationner le concentré en finition reste la solution la plus efficace, réduisant de 15 à 20 % la proportion de carcasses à problèmes. 

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Quelle céréale choisir pour l’alimentation des brebis ?

Orge, maïs, triticale, blé, avoine, seigle : toutes ces céréales peuvent être utilisées pour alimenter les brebis, seules ou en mélange. Dans la plupart des rations en bergerie, un apport d’aliment azoté (tourteau d’oléagineux, protéagineux, complémentaire azoté) est souvent nécessaire. Les céréales apportent surtout de l’énergie. Le maïs grain est le plus riche avec 1,06 UFL (Unité Fourragère Lait) par kg brut. Le blé, le triticale et le seigle dépasse tout juste l’unité fourragère. L’orge titre en moyenne 0,95 UFL. Seule l’avoine est peu concentrée en énergie avec 0,77 UFL. Cela signifie qu’il faut en apporter plus pour obtenir une équivalence. Contrairement à l’orge, l’avoine est pauvre en amidon (400 g par kg de matière sèche contre 595 g). Elle est donc moins acidogène. Toutefois, le taux d’amidon ne suffit pas à expliquer à lui seul le caractère acidogène d’un aliment. Par exemple, le maïs grain et le blé dosent respectivement 740 et 690 g d’amidon par kg de matière sèche. Sa vitesse de dégradation dans le rumen est en revanche très différente : 5 % par heure pour le maïs contre 20 % pour le blé. Le maïs est donc beaucoup moins acidogène que le blé.

CP : CIIRPO

 

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Votre futur parc de contention en 3D

Après l’aménagement de la bergerie en 3D, celui du parc de contention est désormais en ligne, toujours gratuitement. Vous y trouverez des claies de différentes longueurs, pleines pour les couloirs et ajourées pour les parcs d’attente et de réception. Divers types de portes, accordéon, guillotine, cornadis et de tri sont également disponibles. Vous pourrez commencer par positionner le camembert ou la demi-lune.

Dans les couloirs, les antireculs et écarteurs trouveront leur position. Les équipements suivants sont également en ligne : bascule, cages de retournement, restrainer, pédiluve, baignoire. Cette liste sera progressivement complétée. Un inventaire de courses est automatiquement établi avec les éléments choisis et leur nombre. Il ne restera plus qu’à faire faire un devis.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la page WEB « Equipinnovin » sur le site Idele, rubrique "visualiser son projet en 3D3"

 

 

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire 

 

L’effet mâle : comment ça marche en théorie ?

L’effet bélier se rencontre exclusivement sur des brebis qui ne sont pas en saison sexuelle, c’est-à-dire du début de printemps au milieu de d’été. En effet, à l’automne, les brebis ovulent et acceptent le bélier pour l’accouplement tous les 17 jours en moyenne. D’autre part, seules les femelles de types désaisonnées répondent à l’effet mâle. En théorie, les races dites saisonnées y répondent très mal, voire pas du tout, à l’exception de certaines lignées. Enfin, les agnelles ne sont pas ou peu réceptives à l’effet mâle. Voilà comment ça se passe au niveau hormonal. Lorsque les béliers sont introduits dans le lot de brebis, une partie d’entre elles ovule dans les 2 à 4 jours qui suivent. Cependant, cette ovulation n’est pas accompagnée d’œstrus. Selon les brebis, il y a ensuite deux possibilités.

Des saillies 19 ou 25 jours plus tard

Pour une partie des brebis, une seconde ovulation est induite 17 jours plus tard, cette fois associée à des chaleurs. Un premier pic de saillie a donc lieu 19 jours après l’introduction des béliers. Pour les autres brebis, la seconde ovulation suit après un cycle de courte durée (de l’ordre de 6 jours), elle aussi non fécondante. Une troisième ovulation est induite 17 jours plus tard, cette fois associée à des chaleurs. Un second pic de saillies a donc lieu autour du 25ème jour après l’introduction des mâles.

Pour en savoir plus, une fiche CIIRPO est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « l'effet male en 6 questions réponses »sur ce lien. 

 

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Lorsque les prairies contiennent des plantes toxiques

La liste des plantes toxiques susceptibles de se trouver dans les prairies ou leurs bordures est longue. Ainsi, les baies vertes de la morelle noire le sont particulièrement. Après une ingestion pendant plusieurs jours, les brebis présentent des troubles digestifs et nerveux. Le datura est également toxique avec une persistance dans le fourrage conservé (ensilage de maïs par exemple). Autre exemple, le galéga officinal est très appétent et la consommation de 400 à 500 g de plante fraiche suffit à poser problème. Cette intoxication est fréquente chez les ovins :  pendant la période de fructification, toutes les parties aériennes de la plante sont particulièrement nocives. La mort est brutale 12 à 48 heures après l’ingestion. Les ifs à baies sont également particulièrement redoutables. Dans plus de 85 % des cas, la mort est brutale sans symptôme. Pour en savoir plus et connaitre les autres plantes toxiques, une fiche technique complète est disponible sur ce lien. 

 

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Investir dans un système de contention

L’achat d’un mode de contention des brebis et des agneaux se réfléchit pour réaliser l’ensemble des interventions dans de bonnes conditions de travail et de bien-être des animaux. Un système de contention est donc à adapter aux besoins de chacun. Les équipements dépendent des interventions à réaliser. L’emplacement est lié aux bâtiments et au parcellaire. Le niveau d’investissement varie en fonction de la taille du troupeau. Trois types d’équipements sont possibles. Le parc de contention fixe est mis en place lorsqu’il est possible d’y amener les lots d’animaux sans y passer trop de temps.  Il est toujours « prêt à l’emploi ». Il peut être couvert, on peut ainsi y travailler quelles que soient les conditions météorologiques. Toutefois, il demande d’engager des frais et une construction qui peut être déléguée au moins en partie. L’auto-construction demande du temps qu’il ne faut pas sous-estimer (environ 30 jours de travail). 

Des cornadis en bergerie

Si l’accès à un parc fixe est compliqué pour les lots d’animaux du fait de leur éloignement, le parc mobile est plus adapté. A l’achat, on veillera à ce qu’il réponde vraiment aux besoins identifiés. Il doit également offrir un bon compromis entre sa facilité et sa rapidité d’installation, sa légèreté et sa résistance. Sur certaines exploitations, les deux types de parc sont nécessaires. Enfin, les cornadis sont très pratiques, en particulier lorsque les brebis sont en bergerie. De nombreuses interventions peuvent y être réalisées : trier (si le cornadis est équipé d’un déblocage individuel), vérifier l’identification, et toutes les interventions à l’arrière de la brebis. Attention, lorsque le couloir est surélevé, traiter demande des positions inconfortables pour le dos et les genoux.  

Pour en savoir plus, la page WEB « Equipinnovin » liste toutes les bonnes questions à se poser avec des plans de parc de contention.   

 

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Trier les simples et les doubles en lactation

Tout au long de la lactation, les besoins des brebis avec deux agneaux sont nettement supérieurs à ceux des brebis simples : +20 % en énergie ; +35 % en azote. Dans la limite où les animaux sont suffisamment nombreux pour constituer un lot, séparer les brebis qui allaitent un et deux agneaux est source d’une importante économie de concentré sur les simples si leur alimentation était basée sur celle des doubles. Avec un foin de qualité moyenne, elle est de l’ordre de 400 g par brebis et par jour au cours des six premières semaines de lactation puis de 200 g en fin de lactation. Au final, l’économie est de l’ordre de 20 kg de concentré par brebis sur la durée de la lactation. Avec un foin ou un enrubannage de luzerne riche feuilles, la ration des brebis qui allaitent un agneau est diminuée de 200 à 300 g de céréale par jour par rapport à des femelles avec des doubles. Enfin, baisser la ration après les six premières semaines de lactation est indispensable pour préparer le tarissement mais aussi parce les besoins des brebis sont moindres. :

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Un aménagement de bergerie pour simplifier le travail à l’agnelage

Pour travailler dans de bonnes conditions, l’aménagement de la bergerie reste le point essentiel. Il est souvent le compromis entre un « idéal » et ce qu’il est possible de faire avec l’existant et le budget disponible. Quelles que soient les dimensions de la bergerie, les brebis doivent pouvoir s’isoler avec leurs nouveaux nés. Les recommandations en termes de surface d’aire paillée avant l’agnelage sont de 1,2 m² par brebis de gabarit moyen (moins de 70 kg) et de 1,5 m² pour celles de grand gabarit (plus de 70 kg). En matière de profondeur d’aire paillée, 6 m sont préconisés avec l’installation des cases d’agnelage sur la longueur et 5 m sans. Toutefois, disposer de davantage de place facilite toujours le travail.

Enjamber le moins possible

Des couloirs de circulation, y compris le long des cases d’agnelage afin de faire le tour sans passer sur les aires paillées, sont synonymes de gain de temps. Des passages d’hommes sont très pratiques pour enjamber le moins possible. D’autre part, des claies à portée de main sans encombrer les couloirs ni les aires paillées évitent des déplacements supplémentaires. De petits lots peuvent ainsi être constitués au fur et à mesure des mises-bas. Cela suppose également de disposer d’un nombre d’abreuvoirs suffisant ou des claies équipées d’un passage à abreuvoirs. Pour en savoir plus, une fiche technique est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « organiser un chantier : les agnelages en bergerie ».

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Un nouvel outil pour vous aider à aménager une bergerie

Vous avez un projet de construction ou d’aménagement d’une bergerie ? Un nouvel outil a été créé pour vous aider dans le cadre d’InnOvin. Intégré à la page WEB « Equipinnovin » hébergée sur le site Idele, il calcule les longueurs d’auge et surfaces d’aires paillées nécessaires par quinzaine pour loger les adultes et les jeunes. Il suffit pour cela d’indiquer les lots d’animaux présents dans le bâtiment : type d’animaux (brebis, agneaux, agnelles, béliers) et nombre. La version « ovin viande » et « agneaux de plus de 60 jours en finition » est disponible. La version ovin lait est en cours de construction.

Des dizaines de plans

La page « Equipinnovin » vous propose également des plans types de bergerie pour les brebis viande, les brebis laitières, les agneaux sevrés et élevés à la louve. Chacun d’entre eux est illustré d’indicateurs de coût et de facilité de travail. D’autre part, des plans d’équipements divers d’auges, de claies etc… sont en ligne pour les éleveurs qui souhaitent les fabriquer. De nombreuses astuces illustrées par des vidéos sont également disponibles. La rubrique « recommandations » fournit les éléments nécessaires à connaitre avant d’avancer sur son projet. Enfin, vous pouvez simuler votre aménagement de bergerie en 3D et imprimer la liste des équipements nécessaires pour un futur devis.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Les agneaux des bons béliers consomment moins que les autres

Une étude¹ vient de comparer les performances zootechniques et économiques d’agneaux issus de béliers à très hauts et moindres potentiels génétiques. Ainsi, 280 agneaux descendants directement des 10 meilleurs béliers de la station Mouton Vendéen et 250 agneaux issus des 9 béliers les moins prometteurs de la station ont été finis en bergerie simultanément à InsemOvin (87). Les ventes étaient déclenchées à partir d’un poids seuil de 33 kg pour les femelles et 39 pour les mâles. Les agneaux issus des meilleurs pères ont atteint le poids objectif en moyenne 8 jours plus tôt que ceux des pères au moindre potentiel (129 jours contre 121 respectivement). Les agneaux des meilleurs pères ont également présenté un état d’engraissement moins important. Les conformations n’ont pas été influencées par leur père. Cela s’explique par le fait que tous ces béliers présentent de très bons niveaux génétiques puisqu’ils font partie des meilleurs jeunes mâles de la race sur une génération.

6 kg d’aliment concentré en moins

Les agneaux des meilleurs pères ont consommé 100 g de concentré en plus par jour, mais cet écart a été largement compensé par une durée d’engraissement plus courte. Au final, à poids vif égal, les agneaux du meilleur groupe de béliers ont consommé 6,4 kg de concentré et 4,5 kg de paille en moins par agneau sur la durée d’engraissement. La comparaison des soldes sur cout alimentaire (prix de vente des agneaux moins les charges d’alimentation) des 2 groupes montre des différences de 3,2 à 3,6 €/agneau engraissés, en faveur de ceux produits par les béliers du meilleur potentiel génétique. Pour 300 agneaux, cela équivaut à 1000 € en plus. 

L’achat des béliers est un réel investissement d’élevage et il doit se faire auprès d’éleveurs sélectionneurs adhérant des Organismes de Sélection qui œuvrent collectivement à produire les reproducteurs les plus performants au niveau technique, économique et environnemental. 

Pour en savoir plus, une fiche technique est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « savoir lire les papiers des béliers pour mieux les choisir ». 

 

¹étude GEDURAB pilotée par Idele et financé par FGE et le fonds CASDAR

Agathe Cheype, ingénieure Sélection génétique à l’Institut de l’Elevage

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Evaluer la valeur alimentaire d’un méteil grains à partir d’une photo

S’assurer que la valeur alimentaire du méteil est adaptée aux animaux auxquels il est destiné est indispensable. Les céréales et protéagineux étant riches en énergie, la valeur UF ne pose pas de problème sauf si la proportion d’avoine dépasse 40 %. Par contre, le mélange peut s’avérer trop pauvre en azote. Une application internet¹, « Esti’méteil » estime désormais gratuitement la proportion des différentes espèces composant un méteil grain à partir de photos. Il suffit de remplir un fond de boite à camembert avec le méteil grain puis de prendre plusieurs photos (jusqu’à 5) en mélangeant le contenu entre chaque prise.

Plateforme Esti’méteil

Depuis un ordinateur, il faut alors se connecter à la plateforme suivante : c4c.inria.fr/carpeso/. Une première estimation est affichée avec les 13 espèces les plus fréquentes. Si vous connaissez la composition, il suffit de décocher les espèces non présentes dans votre méteil et une nouvelle estimation est réalisée. Les valeurs alimentaires sont immédiatement disponibles.

Les partenaires du projet soulignent que ces résultats sont calculés à partir de valeurs moyennes. Ils sont indicatifs et ne se substituent pas à une analyse chimique.

Pour en savoir plus sur l’utilisation du méteil en grains, une fiche technique est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « du méteil en grains adapté à la finition des agneaux de bergerie ».

¹développée dans le cadre du projet CARPESO

CP : CIIRPO

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Prévenir la pasteurellose

Les pasteurelles sont à l'origine d'une infection contagieuse de l'appareil respiratoire de l'agneau. Cette maladie bactérienne entraine mortalités et baisses de croissance. Pour se développer, la pasteurellose a besoin de la combinaison de trois éléments : une des bactéries responsables, un agent appelé « initiateur » (des mycoplasmes par exemple) et un facteur favorisant qui est lié aux conditions de logement des agneaux. Les recommandations en terme de densité sont importantes à respecter. Vous les trouverez sur la page WEB EquipInnovin. Un diagnostic d’ambiance permet de vérifier le bon fonctionnement de la ventilation et l’absence de courant d’air. Comptez environ 500 € (chambre d’agriculture, GDS…).

Comptez 1 € la dose de vaccin

La vaccination des mères puis de leurs agneaux est une solution préventive à condition que le vaccin contienne les bonnes valences de protection contre la bactérie responsable dans l’élevage. Le coût est d’environ 1 € la dose sachant que deux injections sont nécessaires chez les brebis et les agneaux. Il est également possible d’avoir recours à un auto-vaccin. La bactérie est alors identifiée par le laboratoire sur les agneaux du troupeau afin de produire un vaccin. Comptez alors 4 € la dose. Renseignez-vous auprès de votre vétérinaire. Pour en savoir plus, la lettre technique des éleveurs ovins n°55 et le replay du webinaire sont à votre disposition sur ciirpo.idele.fr.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Clap de fin pour le premier projet CANIDEA Idele

Après 4 ans de projet, 18 rassemblements dans 15 départements français et 536 chiens de conduite de troupeau testés, le projet CANIDEA Idele s’est achevé fin août 2023. Son objectif ? Définir un test d’évaluation des aptitudes naturelles du chien de conduite simple, fiable et répétable et sa grille de notation associée, et identifier les critères comportementaux discriminant les chiens de conduite de troupeau à valeur d’usage recherchée.  

Quels intérêts pratiques de repérer ce genre de chiens ? Ils présentent l’intérêt de nécessiter moins de technicité de la part de l’utilisateur pour être mis en place et permettent aux animaux (bovins, ovins, caprins, etc.) de se structurer avec le moins de stress possible. Un résultat gagnant-gagnant pour l’éleveur et son troupeau !

Une sorte de contrôle de performances 

Ce travail s’inscrit dans une démarche de construction d’un programme de sélection des chiens de conduite de troupeau, avec le test CANIDEA Idele positionné comme un contrôle de performance. Sept partenaires ont participé au projet : Ecole vétérinaire d’Alfort (EnvA), Fédération des Utilisateurs de Chiens de Troupeau (FUCT), Association Française du Border Collie (AFBC), Société Centrale Canine (SCC), INRAE, CNRS-Université de Rennes 1. Le projet a été financé par l’Institut Carnot et le fond Casdar. L’ambition est maintenant de trouver de nouveaux financements pour augmenter le nombre de chiens testés et poursuivre la collecte des données nécessaires au génotypage dans le cadre d’une future évaluation génétique. 

Un grand merci à toutes les Associations d’Utilisateurs de Chiens de conduite de troupeau (AUCT) et à tous les éleveurs qui ont participé. Si vous voulez en savoir plus, retrouvez le replay du webinaire final du projet sur le web : « projet CANIDEA Idele ».

CP : Vincent Jacquinet 

Barbara Ducreux, Idele

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Se passer de concentré azoté avec un fourrage de légumineuses pures

La luzerne et le trèfle violet semées en pure et récoltées sous formes d’enrubannage ou de foin équilibrent la ration sans concentré azoté, à condition toutefois d’être très riches en feuilles.  Pour les brebis qui allaitent, une céréale suffit. Par exemple, celles avec un agneau sont complémentées en début de lactation avec 500 g d’orge ou de triticale par jour associés à un aliment minéral. La ration est ensuite diminuée après 6 semaines d’allaitement. Théoriquement, un apport de concentré azoté est nécessaire pour équilibrer la ration de brebis qui allaitent deux agneaux au cours des six premières semaines de lactation. Avec un fourrage très riche en feuilles, un apport de 800 g de céréales par brebis et par jour peut suffire. 

De la vitamine B1 avec les enrubannages 

Les fourrages de légumineuses présentent également la particularité d’être riches en calcium et pauvres en phosphore, c’est-à-dire complémentaires aux céréales. Un complément minéral et vitaminé contenant de la vitamine B1 est toutefois à privilégier avec les enrubannages. Si les conditions de récolte et de conservation sont bonnes, 100 mg de vitamine B1 par kg d’aliment minéral vitaminé suffisent. En cas de doute sur la qualité, il est préconisé de sécuriser avec 1000 mg/kg. Pour en savoir plus, une fiche CIIRPO est à votre disposition : « du fourrage de légumineuses pures en lactation : foin, enrubannage » sur ciirpo.idele.fr et inn-ovin.fr. 

CP : CIIRPO 

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Ne plus distribuer de concentré le dimanche

La répartition des quantités de concentré sur 6 jours au lieu de 7 afin de ne pas en distribuer le dimanche est une pratique peu commune avec une ration à base de foin. Et pourtant elle n’induit pas de différence en termes sanitaires et de performance selon les résultats d’un essai¹. Les brebis, de race Romane, étaient en lactation. Au cours des six premières semaines de suivi, 1,3 kg de concentré était distribué quotidiennement en un repas par jour. La quantité était majorée pour les brebis ne recevant pas de concentré le dimanche et atteignait 1,5 kg, toujours en un apport quotidien. 

Sans effet sur les animaux 

Aucun incident sanitaire lié au mode de distribution de la ration n’a été déploré. L’état corporel des brebis a suivi la même évolution. De plus, les croissances des agneaux n’ont pas été pénalisées. Jusqu’au sevrage, ils ont respectivement consommé 30 kg d’aliment concentré par agneau pour le lot conduit traditionnellement contre 32 kg pour ceux dont les mères n’ont pas reçu la ration en concentré le dimanche. Un seul essai ayant été réalisé, il convient toutefois de rester prudent quant à ses conclusions. Pour en savoir plus, une fiche technique est à votre dispositions sur ciirpo.idele.fr : « diminuer la fréquence de distribution des aliments ».

¹ Essai réalisé au pôle régional ovin de Charolles (71) en 2022 dans le cadre du projet Astraovin.

CP : CIIRPO 

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Comment lire les résultats des analyses coproscopiques

L’interprétation des résultats de coproscopies des ovins n’est pas simple. En plus du nombre d’oeufs ou de larves comptés dans les fèces, elle tient compte de plusieurs critères. Le plus important reste le type de parasite et son pouvoir plus ou moins pathogène. L’age de l’animal est également à considérer. Par exemple, les jeunes n’ont pas d’immunité face aux coccidies et au tænia alors que les adultes sont devenus résilients. Son état de santé joue également un rôle. Par exemples, un ictère (muqueuse jaune) et/ou une « bouteille » sont un signe de grande douve même en cas de coproscopie nulle ; un animal présentant une anémie et une « bouteille » avec un grand nombre de strongles digestifs comptés à la coproscopie est un signe d’hæmonchus.

Une météo déterminante

Les conditions climatiques sont également à prendre en compte à la lecture des analyses coproscopiques : un temps orageux en été favorise l’hæmonchus ; une pluviométrie importante favorise la grande douve. Enfin, la date et le produit utilisé lors du dernier traitement contre les parasites est un autre élément pour décider ou non d’un traitement. Pour en savoir plus, une fiche technique est disponible sur ciirpo.idelel.fr : « analyses coproscopiques : comment lire les résultats ? ». Vous y trouverez l’exemple de la grille de décision de traitement du pôle santé de l’alliance pastorale. Et contactez votre technicien ou votre vétérinaire.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Rendez-vous à TechOvin les 6 et 7 septembre

Si vous êtes éleveur de brebis ou intéressé par la production ovine, le salon professionnel TechOvin est un rendez vous incontournable. Les 6 et 7 septembre prochains, sa 13ième édition de tiendra comme à l’accoutumée à Bellac (87). Vous y trouverez encore plus d’exposants qu’en 2021. Les miniconférences font le plein avec 66 thèmes très variés en continu sur les deux jours. Neuf pôles techniques ont été préparés avec les incontournables « chiens de troupeau », « de l’herbe au revenu », « avenir » avec près de 1000 lycéens et étudiants inscrits, « génétique et race » et « viande ». Les pôles « travail » et « village connecté » présenteront leurs nouveautés avec un zoom sur des astuces d’éleveurs. Enfin, les pôles « laine et tonte » et « lait » qui connaissent toujours une forte fréquentation, vous attendent, toujours dans une bonne ambiance. Par ailleurs, la ferme expérimentale du CIIRPO ouvre ses portes la veille du salon, le mardi 5 septembre, pour une visite à 14h. Pour vous inscrire : https://www.techovin.fr/preparer-votre-visite/le-programme/ 

Pour en savoir plus sur le salon : www.techovin.fr 

CP : GAEC du Champ du Mouton 

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Une transition plus facile pour les agneaux d’herbe rentrés en bergerie

L’utilisation de l’enrubannage est une des méthodes pour simplifier la délicate transition des agneaux d’herbe à la rentrée en bergerie. Le fourrage doit être d’une qualité irréprochable. Il est offert à volonté. Chaque agneau a sa place à l’auge. Il faut compter 4 ou 5 agneaux au mètre linéaire. Le concentré, aliment complet ou mélange fermier, est incorporé progressivement à la ration, à un rythme équivalent de celui mis en place avec du foin. Sur les 110 agneaux suivis¹, aucun problème sanitaire lié à la transition n’a été observé. Dans les trois semaines qui ont suivi la rentrée en bergerie, leur croissance est restée soutenue avec plus de 200 g par jour en moyenne. En comparaison, les agneaux en disposant de paille et d’un aliment complet affichaient une croissance moyenne de 74 g par jour.

Le même cout de rations

Le fourrage humide est particulièrement bien consommé avec 600 à 700 g de matière sèche par agneau et par jour au cours des 3 premières semaines de transition. Cette pratique nécessite néanmoins soit une taille de lot d’agneaux importante soit la distribution du fourrage à un lot de brebis afin d’éviter que la botte ne chauffe. Par ailleurs, elle autorise une économie de concentré de 5 kg par agneau de la rentrée en bergerie à la vente par rapport à un foin. Avec un coût d’enrubannage supérieur, le coût de la ration reste équivalent. Toutefois, l’utilisation de l’enrubannage pour les agneaux sevrés n’est actuellement pas autorisée dans les cahiers des charges des labels. Ces derniers sont cependant en cours de révision. Renseignez-vous auprès de votre technicien.

Pour en savoir plus, vous trouverez un film d’animation intitulé « Une transition plus facile : de l'herbe à la bergerie grâce à l'enrubannage » sur idele.fr.

¹ Étude réalisée par le CIIRPO, le GIE Elevage Occitanie et le SIDAM

CP : CIIRPO

 

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Des passages en salle de traite pour familiariser les agnelles

L’apprentissage des agnelles à la traite est pénible pour les éleveurs et stressant pour les animaux. L’une des méthodes pour simplifier le travail aux premiers passages à la salle de traite consiste à habituer les jeunes femelles à y passer un à deux mois avant la mise-bas. Les agnelles doivent à la fois être assez âgées pour être à la bonne hauteur des cornadis et pas trop proches de l’agnelage pour des raisons de bien-être. L’apprentissage est ainsi réalisé sur une période de travail moins chargée, ce qui permet de le faire dans les meilleures conditions.

8 passages une fois par jour

Huit passages, à raison d’un par jour suffisent pour réaliser cet apprentissage.

Ainsi, les agnelles se placent toutes seules en début de campagne de traite. Elles sont plus calmes. Le niveau sonore dans la salle de traite s’en ressent : 62 décibels contre 98 pour des agnelles novices (80 décibels est le seuil à ne pas dépasser pour l’oreille humaine). Grâce à cet apprentissage, une personne suffit pour la traite et le travail est moins pénible. Les jeunes femelles acceptent beaucoup plus rapidement le branchement des faisceaux trayeurs. Sur un lot de 40 agnelles par exemple, le gain de temps est estimé à 20 minutes par jour. L’intégration d’adultes dans le lot d’agnelles, au moins 5 jours avant, facilite le passage, par effet de mimétisme.

Pour en savoir plus, des vidéos, fiches techniques et replays de webinaires sont disponibles sur astraovin.idele.fr.

CP : EPLEFPA La Cazotte- Barbara Fança

 

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Des agneaux bien immunisés par le colostrum

Deux pratiques favorisent la bonne santé des agneaux du fait d’un taux d’anticorps suffisant à la naissance. La première consiste à avoir des brebis en bon état à la mise bas. En effet, ce crière apparait comme un élément essentiel en matière de qualité du colostrum. Entre une brebis assez maigre (note 2) et en état (note 3), la proportion de très bons premiers laits est majorée de plus de 50 %¹. Ces dernières produisent d’ailleurs 96 % de colostrums qualifiés de très bonnes et bonnes qualités.

Une couverture suffisante pour la moitié des agneaux

Mais il n’y a pas de lien entre la qualité du colostrum et le taux d’anticorps chez les agneaux. Si le nouveau né ne tête pas suffisamment dans les 6 heures qui suivent la naissance, son taux d’anticorps peut être faible même avec un excellent colostrum maternel. Ainsi, si 95 % des colostrums ont été évalués de bonnes et très bonnes qualités, seulement 54 % des agneaux ont un niveau de couverture jugé excellent et bon. La variabilité entre les élevages est importante. Elle reflète une surveillance plus ou moins accrue de la première tétée. Ainsi, un des éleveurs vérifie systématiquement que les nouveaux nés ont bien bu dans la demi-journée qui suit leur naissance tandis qu’un autre y prête moins d’attention. En conséquence, 67 % des agneaux affichent un taux d’anticorps optimum dans le premier cas contre 13 % dans le second. Pour en savoir plus : ciirpo.idele.fr ;

¹ Résultats obtenus avec sept éleveurs des Deux-Sèvres adhérant à l’organisation de producteurs CAVEB dans le cadre du projet SO_PERFECTS financé par le FEADER et la région Nouvelle -Aquitaine.

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Du sorgho à pâturer

Le sorgho multicoupe est une graminée bien consommée par les brebis, y compris lorsqu’elle est haute. Elles commencent par manger les feuilles les plus basses puis couchent le sorgho pour consommer le reste. Elles ne laissent que les tiges particulièrement dures et ligneuses. Cette plante reste à réserver aux animaux à besoins faibles et modérés, c’est-à-dire aux brebis vides ou en milieu de gestation, en particulier au stade floraison. En effet, sa valeur protéique est alors de 60 g de PDI par kg de matière sèche. Par ailleurs, il est inutile de réaliser une transition alimentaire. Les brebis s’y mettent progressivement et aucun problème sanitaire n’est à craindre. Enfin, les sorghos fourragers renferment de la dhurrine, une substance qui libère de l’acide cyanhydrique en se dégradant dans le rumen. De fortes quantités entrainent une paralysie respiratoire. Lorsqu’il est pâturé, il est conseillé d’attendre un stade de 60 cm, en particulier pour les sorghos hybrides. Pour en savoir plus : « des fourrages à pâturer en été : sorgho, millet, moha, teff grass » sur idele.fr/ciirpo et www.inn-ovin.fr.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

 

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Une diversité de solutions pour une meilleure adéquation offre-demande en agneaux bio

La difficulté des opérateurs de la filière de viande ovine biologique à obtenir une bonne correspondance entre les périodes d’offre et de demande est une des causes de la fuite d’agneaux bio vers le circuit conventionnel. D’où la problématique traitée dans le projet Casdar RéVABio : la régularité des ventes est-elle une clé du développement de l’agneau bio, via l’étalement local de la production ou la complémentarité entre bassins ? Les simulations réalisées par l’INRAE soulignent les complémentarités potentielles entre bassins pour maximiser l’adéquation offre-demande. Les suivis réalisés dans 33 élevages montrent que le report des agneaux est la solution la moins coûteuse pour étaler la production, comparativement au désaisonnement ou au fractionnement des agnelages. Des enquêtes complémentaires montrent que cette technique du report est la plus acceptable par les éleveurs (surcoût, travail, sens du métier, etc.), même si elle suscite quelques réserves.

Des agneaux de report

Les expérimentations conduites dans 2 lycées ont permis de tester le report à l’herbe à plus de 10 mois d’agneaux mâles non castrés. Comme prévu, la pression parasitaire à l’herbe a été forte, mais les mesures effectuées sur le bien-être ont montré de meilleurs résultats par rapport aux lots reportés en bergerie. Contrairement à ce qui était attendu, la viande de ces agneaux n’a pas présenté plus d’odeurs et de flaveurs désagréables que des témoins de contre-saison conduits en bergerie. Sous réserve de confirmation dans de nouveaux essais, ces expérimentations confirment l’intérêt potentiel du report pour améliorer la correspondance entre l’offre et la demande en agneaux bio.

CP : Vincent Bellet (Idele)

 

Vincent Bellet (Idele)

Copro de mélange : toujours avec des prélèvements individuels

Parmi les analyses coprologiques, le comptage des œufs de strongles gastro-intestinaux est particulièrement intéressant. « Il existe une bonne corrélation entre le nombre d’œufs comptés et l’infestation réelle chez l’animal. La coprologie est un outil fiable » rappelle Philippe Jacquiet, de l’Ecole Vétérinaire de Toulouse. Pour une analyse individuelle, le numéro de chaque animal est ajouté sur le contenant, qui peut être un gant ou un pot propre. Le mieux est une identification avec un feutre indélébile. Attention aux numéros agrafés qui peuvent se détacher pendant le transport des échantillons, et aux papiers qui peuvent se mouiller rendant les numéros illisibles.

Au moins 10 animaux prélevés

Pour une analyse de mélange, les prélèvements doivent impérativement être individuels : le vétérinaire ou le laboratoire se chargera de faire le mélange. Les contenants peuvent être un gant de fouille où un nœud sépare les prélèvements, ou des gants individuels regroupés ensuite par lot. Il existe une bonne corrélation entre une coprologie de mélange d’un lot et la moyenne des coprologies individuelles faites sur ce même lot. « Pour approcher une estimation correcte du lot, au minimum 10 animaux doivent être prélevés. En dessous de cet effectif, la variabilité est trop importante et le risque de se tromper dans l’interprétation reste non négligeable » indique le vétérinaire.

En attendant d’être amenés au laboratoire, les fèces sont conservées au réfrigérateur. Ils ne doivent surtout pas être congelés. Les prélèvements doivent parvenir rapidement au laboratoire : l’analyse peut être réalisée au plus tard 5 jours après prélèvement.

CP : CIIRPO

 

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Lutte des agnelles : le poids ne suffit pas

Quels que soient son âge à la mise à la reproduction et son type génétique, l’agnelle de renouvellement présente des particularités qui influencent directement son taux de fertilité. Parmi les deux conditions à respecter afin d’atteindre 80 % de fertilité lors de leur première mise à la reproduction, le moment de l’année est essentiel. En effet, la durée de la saison sexuelle des agnelles est courte : en général, de septembre à décembre. Certes, les races dites « desaisonnées » ont la capacité de se reproduire en lutte naturelle au printemps. De façon très schématique, il s’agit des races rustiques, prolifiques ainsi que des Ile de France, Berrichon du Cher et Charmoise dans les races bouchères.

Une mauvaise réponse à l’effet mâle

Mais la faculté à répondre à l’effet mâle ne s’applique qu’aux femelles adultes. Les résultats de fertilité des agnelles en lutte naturelle de printemps sont très variables et en général médiocres. Pour assurer leur fertilité, deux méthodes alors sont mises en œuvre : la synchronisation des chaleurs au printemps et au cours de la première moitié de l’été ou bien la lutte naturelle en automne.

En saison sexuelle, le poids des agnelles à la première mise à la reproduction reste le principal facteur de variation de la fertilité. L’objectif des deux tiers du poids adulte, soit 47 kg pour les races lourdes utilisées en France, reste la référence. Pour les agnelles n’atteignant pas ce poids plancher, le taux de fertilité est en effet inférieur de 33 %.

Pour en savoir plus sur la conduite des agnelles, une fiche technique est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « itinéraires d’une agnelle de renouvellement productive ».

CP : CIIRPO

 

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Le salariat en élevage ovin, des solutions existent pour faciliter sa mise en oeuvre

Pour pallier un manque de main d’œuvre ponctuel ou plus important, le recours au salariat est une solution souvent redoutée par les éleveurs qui craignent les difficultés de recrutement ou les obligations inhérentes en matière de droit du travail. Différentes formes de salariat sont possibles : salariat en direct, à temps complet ou partiel, emploi partagé, service de remplacement ... Il est important de se poser les bonnes questions en déterminant notamment quels sont ses objectifs : faire face à des pics de travail, se libérer du temps au quotidien, partir en vacances ou s’allouer des week ends … Car le choix du type de salariat dépendra des objectifs que l’on s’est fixé mais aussi des moyens dont on dispose (d’un point de vue financier mais également en fonction des structures d’emploi partagé à proximité).

Ne sous-estimez pas vos obligations

A partir de 2023, la conditionnalité sociale fait son entrée dans la PAC. S’il n’y aura pas de contrôle supplémentaire, ce volet social s’appuiera sur le système de contrôle et de sanction existant au titre du droit du travail et plus particulièrement sur les suites données aux contrôles effectués par les inspecteurs du travail. Il est donc impératif pour tout employeur de connaître ses obligations et de les respecter. Heureusement, de nombreux organismes sont là pour les accompagner dans leurs démarches administratives et obligations réglementaires. Pour aider les éleveurs employeurs à s’y retrouver, Inn’Ovin a donc organisé un webinaire disponible en replay qui détaille l’ensemble des solutions, obligations et outils qui existent pour accompagner les agriculteurs. Retrouvez-le sur le site d’Inn’Ovin : « osez le salariat en élevage ovin ».

CP : CIIRPO

Audrey Desormeaux, FNO

Des plaquettes de bois aussi confortables que la paille

Remplacer la paille en litière par des plaquettes de bois partiellement ou totalement est possible. Leur prix d’intérêt est de l’ordre de 9,5 € le MAP (équivalent d’un m³ de plaquettes) pour un prix de la paille à 100 € la tonne par exemple. Cela signifie qu’en dessous de ce prix, les plaquettes sont plus intéressantes économiquement que la paille. Le comportement des animaux est le même sur paille ou sur plaquettes. Et quand ils ont le choix entre les deux types de litière, ils n’affichent aucune préférence. Une litière constituée exclusivement de plaquettes de bois est aussi confortable que la paille. Toutes les mesures¹ de bien-être réalisées le montrent, qu’il s’agisse de brebis ou d’agneaux sevrés. Aucun problème respiratoire ni oculaire lié à la litière n’a été enregistré. Par ailleurs, les boiteries n’y sont pas plus fréquentes. La démarche des 478 brebis et des 444 agneaux de différentes races qui ont servi de support a été notée en début et en fin d’essai. Et il n’y a pas de différence de proportions d’animaux présentant des boiteries entre paille et plaquettes de bois.

Aussi confortables que la paille

Le constat est le même lorsque la litière est constituée d’un millefeuille, c’est à dire de couches successives de plaquettes de bois et de paille. Toutefois, pour obtenir les mêmes résultats techniques et maintenir le même bien-être des animaux qu’avec la paille, les plaquettes de bois doivent impérativement afficher un taux de matière sèche de 80 % minimum lors de leur utilisation. Le mode d’emploi n’est pas le même que celui utilisé en bovins. La mise de départ doit présenter une épaisseur de 4 à 5 cm seulement. Le rechargement est ensuite réalisé par couches de 2 cm environ lorsque cela devient nécessaire. Pour en savoir plus : « des plaquettes de bois en litière pour les brebis et les agneaux » sur ciirpo.idele.fr et inn-ovin.fr.

¹ réalisées par le CIIRPO

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Berger Futé : fin des inscriptions en juillet

Lors de chaque édition du salon national TechOvin, des astuces d’éleveurs sont mises à l’honneur. En 2023, le salon de la production ovine se tiendra les 6 et 7 septembre, toujours à Bellac. Si vous êtes éleveur ovin et si vous avez une astuce qui vous simplifie le travail au quotidien, vous avez jusqu’au 21 juillet 2023 pour concourir. Les astuces concernent aussi bien des astuces matérielles que celles en lien avec l’organisation du travail sur les thèmes suivants : contention, aménagement de la bergerie, clôtures, reproduction, alimentation, génétique ou sanitaire. N’hésitez pas à concourir. Pour ce faire, il suffit de nous envoyer une vidéo de 10 à 20 secondes accompagnée des éléments suivants : nom de l’astuce, vos nom et prénom, vos adresses mail et postale et votre numéro de téléphone. Vous pouvez les adresser à direction@remove-this.techovin.com ou à laurence.sagot@remove-this.idele.fr. Vous pouvez également remplir le dossier disponible sur le site du salon www.techovin.fr.

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Semer du sorgho à pâturer cet été

Implantées entre deux cultures principales afin d’assurer une production supplémentaire de fourrage, le sorgho est une graminée en place pendant moins de

100 jours. Il est semé en mai ou juin à raison de 25 kg par ha et avec une profondeur de semis entre 1 et 2 cm. Un rappuie est assuré après le semis. L’association de légumineuses présente peu d’intérêt en raison du développement rapide de la plante qui laisse peu de lumière aux légumineuses.

Les sorghos fourragers offrent une grande diversité génétique, chaque variété étant adaptée à un besoin spécifique. Le mode d’exploitation reste le premier critère de choix. Les sorghos multicoupes sont à privilégier pour le pâturage, les monocoupes étant réservés à l’ensilage. En matière de variétés, les 3 caractères spécifiques sont les suivants. Les BMR (Brown Mid Rib – nervure centrale brune) présentent la particularité d’avoir une part réduite des fibres non digestibles. Comptez 110 € par ha pour les coûts de semence des variétés BMR et 70 à 80 € pour les non BMR.

De l’humidité pour lever

Les variétés PPS (PhotoPeriod Sensitive – sensible au photopériodisme) ne produisent pas de grains lorsque la durée du jour dépasse celle de la nuit, ce qui est le cas sous nos latitudes à cette période. La plante produit ainsi plus de feuilles. Enfin, les variétés « Mâle stérile » ne présentent pas de fécondation et donc de production de grains. L’énergie de la plante est ainsi concentrée dans les feuilles et les tiges. En cas de mélange de variétés, le sorgho mâle est toutefois fécondé par la variété voisine. Ces plantes d’été nécessitent des conditions d’humidité et de températures estivales pour lever puis exprimer leur potentiel de rendement. Un à trois pâturages sont envisageables.

CP : CIIRPO

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Un diagnostic au fumigène pour vérifier la bonne ventilation de la bergerie

Dans un bâtiment, la ventilation a des répercussions sur la santé des animaux. En fait, une brebis et son agneau rejettent un peu plus de 2 d’eau par jour. Dans une bergerie avec 300 places, cela représente entre 400 et 650 l d’eau à évacuer quotidiennement. Si ce n’est pas le cas, l’air ambiant et les litières deviennent plus humides. Les concentrations en ammoniac augmentent entrainant des lésions pulmonaires qui favorisent le développement de maladies respiratoires comme la pasteurellose par exemple. Un diagnostic d’ambiance avec un fumigène permet de vérifier que la bergerie ventile correctement. Cette intervention doit être réalisée dans des conditions climatiques habituelles pour être fiable, par exemple sans vent excessif ou brouillard. Deux diagnostics avec des conditions différentes peuvent être nécessaires. Pour mieux comprendre, une vidéo est disponible sur ciirpo.idele.fr : « Un diagnostic d’ambiance d’une bergerie avec le fumigène ».

CP : CIIRPO

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Pâturage du plantain, sans effet notable sur les strongles digestifs des agneaux

Pour les agneaux sevrés, le plantain pâturé assure de bonnes performances mais ne constitue pas un moyen de lutte contre les strongles digestifs. Que ce soit sous forme de cure ou bien en pâturage continu, les métabolites secondaires bioactifs (dont les tanins font partie) contenus dans le plantain ont peu ou pas d’impact sur le nombre d’œufs de strongles digestifs comptés dans les fèces. Telles sont les conclusions des 5 essais¹ réalisés entre 2019 et 2022. Trois d’entre eux ont été conduits en pâturage continu avec des agneaux âgés de 100 jours en début de suivi. Dans l’un des trois essais, les métabolites secondaires bioactifs contenus dans le plantain semblent avoir eu un impact sur le nombre d’œufs de strongles digestifs comptés dans les fèces. Ainsi, au pôle régional ovin de Charolles (71), l’excrétion des agneaux passent de plus de 500 œufs par g de fèces (opg) pour ceux sur prairie naturelle à 120 opg pour ceux sur plantain.

Une majoration de 40 % du nombre de vers

Aucune différence d’excrétion n’est mesurée dans l’un des deux essais réalisés au CIIRPO, sur le site du Mourier (87), alors qu’une diminution est enregistrée dans le second mais les niveaux d’excrétion restent très élevés (plus de 1000 œufs par g de fèces). D’autre part, le nombre de vers comptés dans les tubes digestifs des agneaux indiquent dans les deux essais une majoration de 40 % pour les agneaux qui pâturaient le plantain. Toutes ces références techniques et économiques seront présentées le 31 mai (en présentielle et en webinaire). Pour vous inscrire, « Chicorée, plantain, sainfoin : des plantes pour limiter les strongles digestifs chez les ovins et les caprins ? » sur ciirpo.idele.fr.

¹ résultats obtenus dans le cadre du projet FASTOChe, conduit par Idele et financé par le CASDAR

CP : CIIRPO

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Luttes naturelles de printemps : l’état des brebis fait la différence

En lutte naturelle de printemps comme d’automne, l’état corporel des brebis à l’introduction des béliers et à son évolution pendant la lutte influencent de façon importante le nombre de femelles gestantes. Ainsi, si les brebis présentent une note d’état corporel supérieure ou égale à 3 en début de lutte (sur une échelle de 0 à 5, de très maigre à très grasse), 90 % d’entre elles sont gestantes même si elles ne prennent pas de poids pendant la lutte. En revanche, si les femelles sont assez maigres (note d’état corporel strictement inférieure à 3), une prise d’état est nécessaire pour obtenir un taux de fertilité de 80 %. Enfin, pour les brebis qui mettent toujours bas à la même époque (sans accélération), le taux de fertilité atteint 93 % dans cette étude* pour les brebis maigres dont la note d’état corporel est majorée pendant la lutte.

Un trimestre de repos après le sevrage

Par ailleurs, l’intervalle entre la dernière mise bas et la mise en lutte apparait comme un critère prépondérant sur le taux de fertilité. Ainsi, il dépasse 80 % lorsque cette durée est supérieure à 160 jours contre environ 60 % entre 80 et 160 jours. En dessous de 80 jours, il est de l’ordre de 40 %. Enfin, la réalisation de trois cycles de lutte, soit 51 jours est préconisée. En effet, le premier cycle est en général peu fécondant. Une autre solution consiste à utiliser des béliers vasectomisés. Disposés dans les lots pendant 14 jours, ils sont ensuite remplacés par les mâles reproducteurs pendant au moins deux cycles. Pour en savoir plus, une fiche technique est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « des brebis au top pour des luttes naturelles de printemps réussies ».

*étude conduite en 2020 et 2021 avec 3459 brebis de races Limousine, Romane et Grivette issues de 9 élevages de Haute-Vienne, Creuse et Corrèze

CP : CIIRPO

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Pistolets drogueurs connectés : des tests prometteurs

Deux modèles de pistolets drogueurs connectés à un système de pesée ont récemment été testés au CIIRPO, sur le site expérimental du Mourier. Ils calculent automatiquement la dose de produit antiparasitaire à administrer par brebis en respectant la posologie de chaque produit. Le poids de l’animal est transmis par Bluetooth de la bascule au pistolet après lecture de la boucle électronique. L’utilisation de ces deux outils a été comparée à un traitement avec un pistolet classique en parfait état de marche. Les 40 brebis pesant de 52 à 90 kg étaient alors traitées au couloir de contention. Afin de limiter les résistances des parasites aux anthelminthiques, le pistolet drogueur était réglé sur la posologie de la brebis la plus lourde du lot.

Des premiers résultats qui restent à confirmer

Le traitement avec le pistolet connecté TIPARI® associé au convoyeur pour la pesée des brebis a demandé plus de temps que celui réalisé au couloir (+ 60 %). Cette différence ne semble pas seulement liée au temps passé à la pesée mais également au chantier de l’intervention. Par ailleurs, l’utilisation de ce pistolet génère une importante économie de produit antiparasitaire. Dans cette étude, elle s’établit à 25 % par rapport à un traitement calculé sur la brebis la plus lourde du lot. Pour 100 brebis traitées, cela représente 450 ml du produit testé. Toutefois, il est à noter qu’il n’est pas possible de traiter de nouveau une brebis qui n’aurait pas ingurgité l’ensemble de la dose qui lui a été affectée, ce qui a concerné 5% de l’effectif. Une modification du mécanisme est donc à prévoir.

CP : CIIRPO

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Identifier une résistance des strongles à un produit antiparasitaire

Si vous avez un doute sur l’efficacité d’un produit antiparasitaire contre les strongles, vous pouvez demander conseil à votre vétérinaire pour réaliser un test d’efficacité. C’est assez simple et peu couteux. Ce test comprend trois étapes. Il faut tout d’abord s’assurer que les animaux sont bien parasités en prélevant les crottes d’une dizaine de brebis et en demandant une coprologie de mélange au laboratoire (Prix : de 15 à 20 €). La deuxième étape consiste à constituer deux lots de 10 brebis minimum chacun avec un lot « témoin non traité » et un lot « traité avec l’antiparasitaire suspecté d’être moins efficace ». Cette taille de lot minimum est très importante car il y a une grande variabilité d’excrétion des œufs selon les individus. De faibles effectifs fausseraient les résultats.

Un taux de réduction de 95 % minimum

Les brebis sont alors toutes identifiées par lot par une marque à la bombe par exemple. Toutes les crottes des brebis sont prélevées en individuel. Enfin, après 7 à 17 jours selon la molécule testée, les crottes de toutes les brebis sont de nouveau prélevées et envoyées pour analyse en sacs individuels. Si la réduction du nombre d’œufs de strongles entre les deux prélèvements est supérieure à 95 %, le traitement a été efficace. En revanche, si la réduction du nombre d’œufs de strongles entre les deux prélèvements est inférieure à 95 %, un défaut d’efficacité est suspecté voir avéré. Pour en savoir plus, quatre nouvelles vidéos sont à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « Lutter contre la résistance des strongles digestifs aux produits antiparasitaires ».

 

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

L’entropion : une maladie génétique fréquente

Lorsque l’œil des agneaux pleure dès leur plus jeune âge, l’origine est souvent mécanique. En fait, la paupière inférieure est enroulée vers l’intérieur de l’œil. Cette dernière qui porte les cils a d’habitude un rôle de protection en évitant leur dessèchement, grâce à leurs clignements réguliers. Mais dans le cas de l’entropion, les cils sont mal positionnés et viennent irriter la surface de l’œil (cornée). Cette anomalie d’ordre génétique est alors à l’origine d’une inflammation importante voire d’une perte de la vision. Certaines races ou lignées sont prédisposées. Ainsi, un bélier peut la transmettre à bon nombre de ses descendants. En matière de traitement, dérouler la paupière avec les doigts suffit parfois. Sinon, la pose d’une agrafe (petite chirurgie couramment mise en œuvre) avec une pince spécifique (voir photo) ou un simple point de suture est réalisée pour redresser la paupière. Pour plus d’informations, contactez votre vétérinaire.

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des dérobées à pâturer cet été

Semés en mai-juin, le colza et le sorgho fourragers sont des valeurs sûres à pâturer, sous réserve de conditions climatiques favorables. Le teff grass, le moha et le millet peuvent également être semés même si les références concernant leur pâturage sont peu nombreuses.

Le pâturage du colza fourrager est adapté à toutes les catégories d’animaux. Sa valeur alimentaire est élevée et stable et l’apport d’aliment concentré n’est pas nécessaire. La plante est pâturée sans transition alimentaire. Avec de bonnes conditions météorologiques, elle mesure au moins 30 cm de hauteur soit un rendement de 2 à 3 tonnes de matière sèche par ha. Sans apport de concentré, 20 à 25 agneaux par ha peuvent être finis exclusivement avec du colza. Pour des brebis en lutte, compter 30 brebis par ha pendant un mois.

Sorgho fourrager : pour les animaux à faibles besoins

Les sorghos multicoupes sont à privilégier pour le pâturage. L’association avec des légumineuses présente peu d’intérêt en raison du développement rapide des sorghos qui leur laisse peu de lumière. Compte tenu de sa valeur en protéines qui diminue rapidement, le pâturage du sorgho est adapté à des animaux avec des besoins faibles et modérés : brebis vides, en lutte, début et milieu de gestation. Enfin, il est conseillé d’attendre 60 cm de hauteur pour introduire les animaux sur la parcelle. En effet, les sorghos fourragers peuvent être toxiques car ils libèrent de l’acide cyanhydrique en se dégradant dans le rumen. Pour en savoir plus, une fiche technique CIIRPO est à votre disposition sur ciirpo/idele.fr : « des fourrages à pâturer en été : sorgho, millet, moha, teff-grass ».

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des prairies semées sous couvert de céréale

Avec des aléas climatiques toujours plus marqués, le semis sous couvert de céréales constitue un levier pour sécuriser l’implantation des prairies au printemps. Une première coupe est réalisée au plus tard au stade début épiaison de la céréale (juin). Elle donne rapidement un accès à la lumière aux plantules de la prairie implantée. De plus, la valeur alimentaire du fourrage récolté est correcte. Puis, les repousses peuvent être pâturées ou fauchées 35 à 40 jours plus tard. La productivité de la première année du semis sous couvert est améliorée par rapport à un semis de prairie seule. Enfin, avec des conditions propices au développement de la prairie mais aussi des adventices au printemps, le couvert a également comme intérêt de limiter le salissement de la prairie.

Un exemple avec la luzerne semée sous couvert d’orge

Pauline Hernandez, animatrice du programme Herbe et Fourrages du Centre Val-de Loire indique à titre d’exemple que « pour une luzernière semée sous couvert d’orge de printemps, il faut compter en matière de doses de semis 300 grains/m² pour l’orge de printemps et 25 kg/ha pour la luzerne. A l’aide d’une bétonnière, les semences de luzerne sont mélangées avec les semences d’orge à l’abri de la lumière et ajouter de l’huile végétale afin de les lier. Le tout est semé à 1 cm de profondeur ». Des semis sous couvert d’avoine de printemps sont aussi possibles en limitant l’avoine à 40-50 kg/ha pour ne pas étouffer la prairie. La céréale couvre rapidement le sol et présente une bonne appétence.

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Sevrer les agneaux de bergerie entre 70 et 80 jours

Compte tenu du prix élevé des aliments, ne pas prolonger la lactation des brebis en bergerie au-delà de 80 jours est plus que jamais d’actualité. En effet, les économies d’aliments concentrés réalisées chez les agneaux ne sont pas compensées par les consommations supplémentaires des brebis. À la ferme expérimentale de Carmejane (04), avec des agneaux Préalpes du Sud, le sevrage à 100 jours a permis d’économiser 11 kg de concentré par agneau par rapport à un sevrage à 70 jours. Par contre, le bilan alimentaire des brebis fait apparaître un solde de 8 kg de céréale et de 40 kg de foin en défaveur des lactations longues.

Des rations plus chères

Au CIIRPO, sur le site du Mourier (87), le constat est le même avec des agneaux de type prolifique sevrés à 70 ou 110 jours. L’économie de concentré chez les agneaux est modeste avec un sevrage tardif alors que les brebis consomment 17 kg de concentré en plus. Au final, le surcout alimentaire est de 3 à 6 € par agneau selon les essais. Enfin, l’allongement de la lactation induit une augmentation du temps de travail de l’ordre de 20 % par agneau vendu.

Pour en savoir plus sur les solutions pour limiter les effets du coût des aliments, une fiche est à votre disposition sur ciirpo/idele.fr : « en ovins viande, des leviers pour contrer la flambée du prix des aliments ».

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Distribuer le concentré le matin avec du fourrage à volonté

Faut-il fractionner le concentré ou bien distribuer la totalité une seule fois par jour ? Le sujet fait débat ! En effet, il est plutôt conseillé de fractionner son apport en deux fois, matin et soir lorsque la quantité d’aliment concentré distribué dépasse 600 g par brebis. Toutefois, de nombreux éleveurs distribuent des quantités supérieures en une seule fois, hors périodes de transition alimentaire. Afin de diminuer le temps de travail, deux essais¹ ont comparé deux lots de brebis allaitantes alimentées avec un foin de graminées offert à volonté. Les quantités de concentré, entre 1 kg et 1,2 kg de mélange fermier, étaient distribuées en un ou deux apports par jour. L’analyse des pH ruminaux avant le repas et 4 heures après sur toutes les brebis ne montre aucune différence selon la modalité d’apport du concentré.

Les mêmes performances

Par ailleurs, aucune brebis n’a montré de signe d’acidose et les valeurs de pH ruminaux sont toutes nettement supérieures à 5,5, chiffre considéré comme le seuil d’acidose. De plus, les croissances des agneaux n’ont pas été modifiées par le rythme de distribution du concentré. L’évolution de l’état corporel des brebis n’a pas montré de différence non plus. Le gain de temps quotidien permis par une seule distribution de concentré est évalué à une dizaine de minute par jour pour 25 brebis par rapport au fractionnement du concentré en deux apports. Enfin, les brebis alimentées seulement le matin (ou le soir) ne bêlent plus une fois le concentré distribué, ce qui diminue le niveau sonore dans la bergerie.

¹essais réalisés au CIIRPO, sur le site expérimental du Mourier (87), dans le cadre du projet AstravOvin financé par les régions Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Auvergne Rhône Alpes et l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Pédiluve sec : des résultats plutôt satisfaisants

Alternatives au pédiluve humide, plusieurs solutions utilisables en pédiluve sec sont commercialisées. Certaines ont pour objectif de priver les bactéries pathogènes des conditions favorables à leur développement en asséchant le pied et en faisant chuter le pH vers 3,5. La régénération de la peau et de la corne est ainsi favorisée ; la dureté des onglons est augmentée. D’autres sont des solutions biologiques qui associent des bactéries bénéfiques sur un support asséchant. Ces dernières viennent concurrencer les bactéries du piétin, et ainsi contrecarrer leur développement. C’est un produit de ce type qui a été testé : Vetalhy Nursery®. Il est également utilisé comme asséchant pour les litières.

Moins de boiteries légères

Quatre éleveurs laitiers de Manech Tête Rousse des Pyrénées-Atlantiques non transhumants ont testé le produit en pédiluve sec au cours de l’été 2022. Les brebis y passaient deux fois par semaine pendant 4 à 7 semaines. Dans la majorité des cas, une couche de 3 à 4 cm a été répartie dans le pédiluve en début de traitement et sans rajout en cours d’utilisation. Dans trois élevages sur quatre, une nette diminution des boiteries légères a été mesurée (17 % des brebis). Dans le 4ième élevage, cette proportion est restée stable. Par ailleurs, le nombre d’animaux sans boiterie, quoique restant très modéré, a augmenté dans les quatre élevages de 6 à 19 %. La diminution des boiteries sévères n’a été observée que dans un élevage, les autres étant plutôt stabilisés (+6 % entre la fin et le début du traitement). Enfin, l’efficacité du produit sur le piétin est plutôt encourageante mais reste à vérifier. Dans trois des quatre élevages, entre 1 et 7 brebis n’en présentent plus en fin de traitement.

CP : CIIRPO

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire

 

Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Le tænia et l’agneau d’herb

Le tænia (appelé également moniezia expansa) est un parasite de l’appareil digestif des agneaux d’herbe. Ces jeunes animaux se contaminent en avalant un acarien, l’oribate, qui est l’hôte intermédiaire du tænia. Ce dernier vit dans les prairies et affectionne particulièrement les parcelles acides et dégradées avec présence de mousse. L’oribate mange les œufs de tænias excrétés par les ovins. Une fois avalées par l’agneau, ces larves se fixent sur la muqueuse de l’intestin grêle. Elles se développent en tænias adultes qui détournent une partie des aliments et perturbent le transit. Les signes cliniques habituels sont des anneaux de tænias visibles dans les selles, des troubles digestifs avec constipation ou diarrhée, un amaigrissement avec une laine sèche et cassante.

Modifier ses pratiques

Depuis quelques années, de nombreux éleveurs font face à des mortalités subites des agneaux d’herbe. Ces derniers présentent de fortes infestations de tænias sans ces signes cliniques habituels. La vaccination contre l’entéro-toxémie limite les risques de mortalité en cas d’infestation massive de tænias. En effet, ces dernières peuvent conduire à un ralentissement du transit, voire à des occlusions qui favorisent la prolifération anormale des clostridies à l’origine de l’entéro-toxémie. Vacciner devient indispensable pour limiter la mortalité. Par ailleurs, des précautions en termes de doses de traitements et d’intervalle entre la mise à l’herbe et premier traitement puis les suivants s’imposent. Retrouvez tous ces conseils et des témoignages d’éleveurs sur le replay du webinaire : « tænia : une nouvelle forme de lutte s’impose » sur www.idele.fr.

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des aliments avec du sélénium le dernier mois de gestation

La distribution d’un aliment suffisamment riche en sélénium en fin de gestation suffit en règle générale pour limiter les carences chez les agneaux. Cet aliment peut se présenter sous la forme d’un aliment minéral et vitaminé en semoulette ou en granulé. Le sélénium est également souvent inclus dans les aliments complets ou complémentaires du commerce. Il convient néanmoins de le vérifier sur l’étiquette. Apporté quotidiennement pendant 4 à 5 semaines en fin de gestation, son utilisation rétablit le statut des brebis en sélénium.

0,4 mg de sélénium par jour

Le sélénium se présente souvent sous deux formes lorsqu’il est inclus dans les aliments : le sélénite de sodium et la sélénométhonine. Sachant que les besoins d’une brebis sont de l’ordre de 0,4 mg par jour, il suffit d’ajouter les quantités des deux formes de sélénium indiquées sur l’étiquette puis de vérifier que l’apport d’aliment prévu correspond aux besoins des brebis. Par exemple, l’apport quotidien de 20 g d’un aliment minéral vitaminé dosé à 20 mg suffit à couvrir les besoins. Pour en savoir plus, une fiche CIIRPO est à votre disposition : « Corriger une carence en sélénium pour des brebis en gestation avec un complément minéral vitaminé » sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Toastage du pois : des résultats décevants

Le toastage consiste à chauffer les graines à 310°C à l’aide d’un brûleur à fioul pour que le cœur de la graine atteigne 120°C. Cette opération permettrait d’augmenter le taux de protéines assimilables dans l’intestin. Afin d’en mesurer les effets sur les performances des agneaux en finition, deux essais ont été réalisés au CIIRPO avec des mélanges fermiers distribués à volonté à des agneaux en finition comprenant 40 % de pois, crus ou toastés. Les résultats sont décevants sachant que le coût supplémentaire du toastage est d’environ 55 € la tonne. En effet, la majoration liée au chauffage de la graine est moins importante qu’attendue : seulement 8 et 10 de PDI par kg brut dans le cadre de cet essai pour les deux lots de pois.

Sans intérêt économique

Les croissances des agneaux n’ont pas été améliorées par rapport à la graine crue, ce qui est logique compte tenu de la faible augmentation de la teneur en protéines de l’aliment. Lors du 1er essai, les agneaux avec la ration de pois toastés ont consommé 5 kg d’aliment en moins du sevrage à la vente. Cette tendance ne s’est pas confirmée dans le second essai avec des consommations supérieures de 1,5 kg avec la ration de pois toastés par rapport à celles avec les pois crus. Le coût supplémentaire du toastage n’est pas compensé par une amélioration des indices de consommation lorsque les agneaux ont accès au concentré à volonté. Enfin, les qualités de carcasse, état d’engraissement, conformation, couleur et fermeté du gras n’ont pas été modifiées par le toastage du pois. La question de la qualité du toastage pour ces deux lots de pois, pourtant réalisée par deux prestataires différents, peut se poser.

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

10 février : une journée pour partager de nouvelles connaissance

C’est un dispositif original déployé en Nouvelle Aquitaine qui a permis l’obtention de nouvelles références techniques et économiques. En effet, il s’est appuyé sur des groupes d’éleveurs ovins et leurs techniciens (coopératives, chambres d’agriculture) ainsi que des organismes d’enseignement et de recherches. Les thèmes qui ont été traités sont particulièrement variés et tous en lien avec les enjeux de la filière ovine, valorisant les surfaces en herbe et offrant des produits de qualité. En matière de pâturage, vous y trouverez le mode d’emploi du sorgho et du millet. Les intérêts du fenugrec, du sainfoin et même de la silphie seront abordés. Les premières références sur les avantages du pâturage des brebis sur les parcelles bovines en hiver seront également disponibles. Par ailleurs, les critères de réussite des luttes naturelles de contre saison seront discutés. De même, les résultats des essais concernant la tonte des agneaux et d’une seconde tonte annuelle des brebis seront exposés. Une alternative à la paille de litière, la dolomie, a été testée par plusieurs éleveurs et lycées agricoles. Les intérêts économiques et en matière de bien-être des animaux seront abordés.

La santé des brebis et des agneaux

De nouvelles méthodes et outils pour améliorer la santé des animaux tout en économisant les médicaments seront également traités. Ainsi, deux pistolets drogueurs qui adaptent automatiquement la dose de produit au poids de l’animal ont été testés. De même, des éleveurs expliqueront comment ils ont fait face aux mortalités subites des agneaux liées au tænia. Un autre groupe d’éleveurs a testé un pédiluve sec qui leur a plutôt donné satisfaction. Enfin, un autre groupe a évalué la qualité du colostrum de leurs brebis et a cherché à les améliorer.

Cette journée se tiendra le 10 février à Saint Priest Ligoure (87) et sur le site expérimental du Mourier. Elle est gratuite, y compris le repas. Pour vous inscrire : laurence.sagot@idele.fr ou « Innovations et nouvelles pratiques agroécologiques » sur ciirpo/idele.fr.

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

contacts

Pascal CARILLET
Conseiller production ovine
Tél : 03.29.83.30.01